Pierre Costar
Pierre Costar, né à Paris en 1603 et mort au Mans le 13 mai 1660, est un homme de lettres français. Fils d’un libraire, Costar prit les ordres mais fit surtout profession de bel esprit car il vécut dans le monde et même d’une manière assez dissipée. Fréquentant l’hôtel de Rambouillet, il s’y lia avec Ménage, Balzac, et surtout, Voiture, dont il se fit le courtisan et le sectateur. Il prit, dans une controverse alimentée par La Bruyère sur le genre épistolaire, sa défense contre les attaques de Girac, soutenues par Guez de Balzac au sujet de l’édition posthume de ses oeuvres par son neveu, Pinchesne, qui en conçut une estime infinie pour lui. Cet écrit eut un grand succès et lui valut de Mazarin 500 écus de pension, mais de grossières personnalités envenimèrent cette querelle, et Costar, dont la vie mondaine donnait trop de prise aux attaques, dut obtenir du lieutenant civil qu’il défende aux deux parties de continuer d’écrire l’une contre l’autre. Lié, à la suite de cette affaire, à Pinchesne, du Mans, où il vivait des revenus d’un bénéfice, il lui envoya des chapons et des gélinottes pour lesquels Pinchesne, qui les mangeait en docte compagnie, lui envoya, de 1655 à 1658, pour le remercier, des lettres en Prose entremêlées de poèmes variés : épîtres, rondeaux, madrigaux, sonnets, etc. publiés par Frédéric Lachèvre en 1907. Costar avait de l’érudition, connaissait bien les lettres grecques, latines, italiennes et espagnoles, et écrivait correctement et avec élégance, mais esprit étroit, puriste excessif, il était roide, sec et guindé, ce qui a fait dire de lui qu’il était « le pédant le plus galant et le galant le plus pédant de son temps ». OEuvres - Défense des ouvrages de Voiture, Paris, 1653, in-4°.
- Suite de la Défense (1654).
- Entretiens de M. de Voiture et M. Costar, Paris, Augustin Courbé, 1654, in-4°.
On a reproché à ces lettres d’être pleines de citations pédantesques et de manquer de naturel. - Lettres de M. Costar, Paris, Augustin Courbé, 1658-1659, 2 vol. in-4°.
- Recueil des beaux endroits de Martial, avec un Traité sur l’épigramme, traduit de Nicole, posthumes, Toulouse et Paris, 1689, 2 vol. in-12.
- Mémoire sur les gens de lettres célèbres de France.
- Mémoire sur les gens de lettres célèbres des pays étrangers.
Ce mémoire, qu’on trouve, avec le précédent, dans les Mémoires de littérature de Desmolets, est sans doute le travail que lui avait demandé Mazarin sur les auteurs qui méritaient d’être encouragés ; il le fit en collaboration avec Ménage. Source - Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 529-30
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